Ecole de psychanalyse Sigmund Freud le 7 janvier 2017

E P S FreudQUESTION DE FRATERNITE

 

Après-midi de travail du 7 janvier 2017

14h30 à la Maison des Solidarités 215 Rue Vendôme 69003   Métro B arrêt Place Guichard  Tram T1 arrêt Mairie du 3e (entrée gratuite)

Guy Lérès : Wir

Le pronom personnel au nominatif pluriel peut venir en opposition au neutre « man ». Comment mieux dire l'aboutissement de toute... fraternité quand elle se referme naturellement sur elle-même

      Dans les temps qui sont les nôtres, il peut être intéressant de s’interroger sur le lien que la psychanalyse entretient avec la fraternité, et particulièrement sur son remaniement par la cure.

En 1970, quelques temps après les défilés dans nos rues au cri de « nous sommes tous »… ceci ou cela, Lacan propose dans son séminaire de dire quelques choses sur la fraternité. Et ça commence mal : « Cette énergie que nous avons à être tous frères prouve bien évidemment que nous ne le sommes pas ». La doctrine analytique situe son origine avec le mythe freudien du meurtre du père de la horde. Mais, plus inaperçu, il y a un autre rapport du psychanalyste à la fraternité. Celle dont il écrivait en 1948 « et celui qui vient vers nous, l’homme moderne — affronté au néant de sens — nous voulons lui ouvrir la voie de son sens dans une fraternité discrète à la mesure de laquelle nous sommes toujours trop inégaux », ou encore, en 1950 « le recours de sujet au sujet inscrit nos devoirs dans l’ordre de la fraternité éternelle ». Et, en 1964, au lendemain de son rejet de l’IPA, il remercie l’institution accueillant son enseignement dans ses locaux, en parlant de « noblesse quand il s’agit d’accueillir celui qui était dans la position où je suis — celle d’un réfugié ».

C’est une autre fraternité que celle de l’origine qui peut se trouver à la fin d’une cure, celle qui se dit en « nous sommes frère de notre patient en tant que comme lui nous sommes fils du discours », simple effet, reste de ce qui naît d’un dire, produit d’un discours.

Ce n’est pas la même fraternité qui résulte de l’entre soi, donnant consistance à un « nous autres », un Wir (pronom allemand), que celle qui est issue hors de soi, entre les lignes, peut-être supportée par le commun indéfini man.